Briser le silence pour retrouver la sécurité

Témoignage de Thomas, 17 ans :

Je m’appelle Thomas, j’ai 17 ans. Pendant des années, j’ai vécu dans la peur. Chez moi, mes parents n’étaient pas ce qu’on pourrait appeler une famille aimante. Mon père, surtout, s’emportait pour un rien. Une mauvaise note, un verre renversé, ou même un simple regard, et il s’énervait. Sa colère, c’était des mots violents, mais parfois aussi des coups. Ma mère, elle, ne disait rien. Elle baissait les yeux. Je me sentais seul, invisible, comme si ma souffrance n’existait pas.

Un jour, à l’école, un prof a remarqué que j’avais du mal à me concentrer et des bleus que je n’arrivais plus à cacher. Il m’a demandé ce qui se passait, mais j’avais tellement peur de parler. Il a insisté, avec bienveillance, et petit à petit, j’ai craqué. J’ai tout raconté. C’était comme si un énorme poids s’envolait.

Mon professeur a prévenu une assistante sociale, qui m’a beaucoup aidé. On a parlé de mes droits, et elle m’a accompagné pour trouver une solution. Ça n’a pas été facile. Il y a eu des démarches, des moments où j’avais peur que mes parents découvrent tout. Mais grâce à elle et au soutien de personnes comme un psychologue de l’école, j’ai trouvé un foyer où je pouvais être en sécurité.

Aujourd’hui, je vis dans une famille d’accueil qui m’écoute et m’encourage. J’apprends à retrouver confiance en moi, à croire que je mérite d’être respecté et aimé. Parler, c’est ce qui m’a sauvé. Si je peux dire quelque chose à ceux qui vivent la même chose, c’est de ne pas rester seuls. Il y a des gens qui veulent et peuvent aider. Ça ne sera pas facile, mais ça en vaut la peine.

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